16 avril 2021
Lorsque nous abordons des sujets délicats avec rationalité, calme et considération, nous sommes, de même que notre interlocuteur, capables de contribuer au dialogue de façon constructive, et ainsi d’apporter des solutions intéressantes dans le respect des intérêts de chacun. Nous n’en sommes pas conscients, mais nous nous trouvons alors dans notre « zone de sécurité », cette zone dans laquelle nous nous sentons à l’aise de nous exprimer, et ce sans sentir de jugement ou de menace à notre intégrité de la part de notre interlocuteur ou dans les propos énoncés.
Cependant, lorsque des enjeux importants sont amenés, lorsque le désaccord est grand, lorsque les émotions sont fortes, il n’est pas rare de prendre conscience que soudainement, notre interlocuteur est « sur la défensive ». Il ne se trouve alors plus dans sa zone de sécurité. Cette insécurité, causée par une perception de menace à son intégrité, se manifeste de plusieurs façons, allant des tentatives de détourner le sujet, des propos incohérents au report de la responsabilité uniquement sur vous, au refus de communication. Nous ne sommes pas non plus nous-mêmes à l’abri de cette insécurité, qui peut nous plonger dans une attitude défensive. Cela est évidemment une barrière au dialogue constructif et respectueux et à une résolution de problème efficace.
Se trouver hors de notre zone de sécurité est non seulement néfaste pour la qualité de la communication, mais également pour la qualité de la relation en jeu. En effet, hors de notre zone de sécurité, il n’est plus possible d’être réellement à l’écoute, d’être empathique, et même de réfléchir de façon rationnelle. Il ne vaut alors plus la peine de poursuivre l’échange dans une dynamique où chacun tente seulement de ressortir gagnant. Il est donc essentiel, lors d’une discussion, de tenter de se maintenir nous-mêmes et notre interlocuteur dans nos zones de sécurité respective, afin de favoriser une issue dans laquelle non seulement une solution efficace sera trouvée, mais également où il y aura satisfaction des deux personnes impliquées.
Afin de nous maintenir mutuellement dans nos zones de sécurité respectives, voici différentes stratégies possibles :
Aussi, les interlocuteurs peuvent sortir et entrer de leur zone de sécurité au gré que prend la discussion. Il ne faut donc surtout pas hésiter à revenir sur un propos qui a pu être blessant ou sur un élément qui a mené notre interlocuteur hors de sa zone de sécurité, afin de le ramener et de se permettre d’avoir une conversation constructive. Il est donc très important de prendre soin de la zone de sécurité de chacun, et ce, tout au long de la conversation!
--- publié le 16 avril 2021
À propos de l'auteur
Institut Pacifique
Fondé en 1976, l’Institut Pacifique, connu à ce moment sous le nom de Centre Mariebourg, est un organisme communautaire de Montréal-Nord qui a pour mission de prévenir l’émergence des problèmes psychosociaux auprès des adolescents.
Pour en savoir plus: institutpacifique.com
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